Vous avez écumé les annonces immobilières, et sur le papier, une maison a retenu toute votre attention ! Surface, nombre de chambres, existence d’un jardin ou d’une cour… Un rendez-vous est fixé pour la visiter et aller examiner tout ça d’un peu plus près !
Sur place, vous n’aurez sans doute pas plus de 20 minutes montre en main pour faire le tour du propriétaire, il vaut mieux s’armer d’une solide check-list pour identifier la perle rare…
Ce qu’il faut regarder lorsque l’on est devant la maison
1. L'emplacement de la maison
En amont de cette visite évidemment, on ne saurait trop vous conseiller d’aller faire un tour dans le quartier de la maison à visiter, afin de prendre la température de l’emplacement : l’environnement est-il calme ou bruyant ? La maison se situe-t-elle à proximité des commodités (commerces, écoles, ligne de bus/métro/RER) ? Est-il facile de se garer dans les environs ?
Autant d’éléments essentiels pour vous faciliter la vie si vous vous décidez à acheter, mais aussi dans l’optique de la revente… parce que oui, en immobilier, dès que vous achetez, il faut déjà penser revente !
2. Zone inondable ?
Il existe plusieurs types de zones inondables : zone blanche (aucun risque d’inondation), zone bleue (risque faible), zone jaune, orange et rouge.
Typiquement, une maison située au bord d’une rivière, d’un fleuve ou de la mer n’échappera pas à un classement rouge écarlate ! Malgré tous les travaux possibles et imaginables, il est impossible de modifier l’emplacement d’une maison !
3. L'état de la toiture
Pour vérifier l’état de la toiture, observez-la depuis l’extérieur. Pensez aussi à prendre des photos de la toiture depuis les fenêtres et/ou les Vélux du dernier étage.
4. Les murs extérieurs : présence de fissures ou de détériorations
Les fissures peuvent provenir de mouvements de terrain, d’humidité ou d’une malfaçon au moment de la construction. Ces signes extérieurs doivent tout de suite retenir votre attention, car il en va de la solidité du bâtiment.
Ce qu’il faut vérifier lorsque l’on est dans la maison
5. Les murs, les sols et les plafonds
Pour les murs, n’hésitez pas à toucher pour vérifier qu’il n’y a pas d’humidité. En toquant au mur, essayez d’identifier ce qui vous semble être mur porteur.
Cela vous donnera une idée des cloisons qui peuvent facilement être abattues, et au contraire, d’identifier les murs porteurs qui, pour être abattus, doivent être remplacés par des poutres IPN coûteuses.
Pour les sols, là aussi, n’hésitez pas à soulever un bout de lino ou de moquette pour identifier ce qui se cache dessous : une dalle béton, un vieux parquet possiblement récupérable, ou au contraire un sol qui a tendance à être humide.
Pour les plafonds, repérez les possibles fissures, les faux plafonds, et gardez à l’esprit qu’un mur ou un plafond un peu fissuré mais mis à nu est souvent plus sain qu’un mur ou un plafond recouvert de frisette ou tout autre matériau « cache-misère ».
6. Les fenêtres
Identifiez les matériaux : bois, PVC, alu ?
Parallèlement, les fenêtres sont-elles équipées de simple, de double ou de triple vitrage ? Si la fenêtre donne sur la rue, n’hésitez pas à ouvrir cette fenêtre pour vous rendre compte de l’isolation phonique.
7. Le bruit
Rien ne vous empêche, dans une pièce qui donne sur la rue, de demander 30 secondes de silence à l’agent immobilier pour que vous puissiez vous rendre compte du bruit généré par l’extérieur.
Vous pouvez également aussi demander à l’agent immobilier d’éteindre la ventilation, pour mieux vous rendre compte du bruit extérieur.
8. L’isolation des murs et de la toiture
Le but est d’éviter de signer pour une « passoire thermique » (logements classés F ou G sur le DPE)! Particulièrement touchées par ces défauts d’isolation : les maisons en parpaings des années 1960/1970. Dans certains cas, la laine de verre a même glissé dans les murs ! Et avec une caméra thermique, on observe des trous partout.
9. La présence d’amiante
La présence d’amiante dans un logement est notifiée dans le DPE.
Considéré comme cancérigène, l’amiante est un matériau d’isolation dont l’usage est interdit en France dans les maisons construites depuis 1997. Néanmoins, sur le plan légal, une maison contenant de l’amiante en faible quantité peut être vendue en France. C’est dans les maisons datant des années 1970 que l’amiante est le plus répandu.
Dans une maison, on peut trouver de l’amiante à de nombreux endroits : essentiellement dans la toiture, dans les plafonds, les faux plafonds, dans les murs de façade, dans les dalles de sols.
Sans être rédhibitoire sur un acte d’achat, il reste essentiel, si vous visitez une maison contenant de l’amiante, de chiffrer le coût du désamiantage.
Quoiqu’il en soit, avant de signer un compromis et pour éviter toute mauvaise surprise, n’hésitez pas à demander un devis de désamiantage auprès d’un professionnel.
10. La ventilation
Posez des questions sur le système de ventilation : s’agit-il d’une ventilation naturelle, d’une VMC simple flux, d’une VMC double flux, d’une VMC hygroréglable, etc. ? Quand a-t-elle été posée ? Est-elle toujours en bon état ?
Traquez aussi les signes d’humidité ou de moisissures, notamment dans la salle de bain, ainsi que la condensation sur les fenêtres. Et gardez à l’esprit qu’un coup de peinture « fraîche » peut également avoir été posé pour masquer des signes d’humidité.
Si l’humidité peut causer de rapides soucis au niveau de la maison en elle-même, elle peut aussi avoir un effet néfaste sur votre santé, surtout celle des enfants. On estime qu’en France, 1 logement sur 4 est touché par des problèmes d’humidité.
11. La mérule et autres champignons
Soyez vigilants face à la mérule. Des pourritures cubiques sur du bois, des traces cotonneuses épaisses et blanches, des filaments gris argentés constituent autant de signes qui doivent vous alerter, notamment dans les départements les plus touchés par la mérule : le Finistère, les Côtes d’Armor, le Nord et la ville de Paris.
Une astuce pour reconnaître la mérule : son odeur. La mérule a une odeur très forte qui ressemble à celle d’une forêt en automne. Et si vous enlevez une plinthe derrière laquelle se cache la mérule, une odeur très forte se dégagera instantanément. Un geste qui peut vous éviter de faire une très mauvaise affaire, puisque les dégâts causés se chiffrent souvent à plusieurs milliers d’euros !
12. Le type de chauffage : bois, gaz ou électricité ?
Cette information essentielle s’obtient sur simple demande à la personne qui vous fait visiter. Sur ce point, gardez à l’esprit qu’un chauffage au gaz est souvent plus économique et confortable qu’un chauffage à l’électricité.
Par ailleurs, pour avoir une idée de la facture énergétique liée à cette maison, rien de vous empêche de demander directement cette information à la personne qui vous fait visiter.
Vérifiez aussi l’état général de la chaudière (prenez une photo) et relevez sa marque ainsi que son année d’installation.
13. L’exposition de la maison et soyez attentif à la luminosité à l’intérieur
Là encore, un élément essentiel ! Alors un conseil : n’hésitez pas à venir muni d’une boussole ! car comme pour l’emplacement d’une maison, vous aurez beau réaliser tous les travaux du monde dans votre maison, son exposition restera la même, et une maison sombre restera de toute façon peu lumineuse…
A contrario, dans le Sud de la France où la canicule peut durer plusieurs mois, comme à Lyon, évitez une maison exposée au Sud… ou bien prévoyez une bonne clim’!
Globalement, une orientation à l’Est, qui profitera du lever du soleil, est idéale pour les chambres. L’exposition Sud est davantage réservée aux pièces de vie comme le salon et la cuisine. Une double exposition sud et sud-ouest permet d’avoir une belle luminosité, y compris en soirée… ce qui fait également faire des économies sur la facture énergétique !
A l’inverse, l’orientation Nord, la plus froide, est idéale pour les pièces de service comme la buanderie, le hall d’entrée ou même la salle de bain (à condition qu’elle soit équipée d’un bon chauffage !). Et pour revenir à nos amis sudistes, à Aix-en-Provence ou à Lyon, une chambre exposée Nord a l’avantage de rester fraîche quand les températures grimpent.
14. L’existence ou non d’un vide-sanitaire
Le vide-sanitaire peut être comparé au poumon d’une maison. Il permet d’éviter les remontées d’eau mais également de faciliter son évacuation en cas d’inondation.
Pour savoir si une maison est équipée de ce fameux vide-sanitaire, tapez du pied au milieu du salon ou d’une grande pièce au rez-de-chaussée. Si ça sonne creux, alors c’est un vide-sanitaire. Rien ne vous empêche, là aussi, de poser la question directement à la personne qui vous fait visiter.
15. L’état de l’électricité
Vérifiez l’état de vétusté du système électrique : les prises électriques à 2 broches n’ont aucune chance d’être conformes aux normes, alors qu’avec des prises à 3 broches, vous êtes dans les clous !
Jetez aussi un coup d’œil au tableau électrique.
16. L’aménagement intérieur
Vérifiez où sont placées les prises électriques et arrivées d’eau qui vous semblent indispensables.
Si vous mettez un point d’honneur à installer une télévision dans votre chambre mais qu’il n’y a pas de prise électrique sur le mur convoité pour le petit écran, ou bien s’il n’existe pas d’arrivée d’eau dans la future buanderie alors que vous vouliez y installer votre lave-linge, alors il faudra modifier vos plans ou bien faire des travaux.
Repérez les placards et rangements
Y a-t-il suffisamment de placards et rangements ? Facile à observer, et à l’usage, ça fait la différence !
17. La connexion internet
Si vous avez un besoin impératif d’une bonne connexion internet, notamment si vous pratiquez le télétravail, n’hésitez pas, durant la visite et à chaque fois que vous visitez une nouvelle pièce, à vérifier l’état de la connexion sur votre smartphone.
18. La visite du jardin
Vérifiez si une rivière coule au fond du jardin (et là, on se retrouve au point n°2 sur les zones inondables…).
Le jardin est-il équipé d’une piscine ? Joli sur le papier, mais dans les faits, il faut être capable d’assurer les coûts de son entretien.
Observez aussi les arbres : si ces arbres sont hauts, type peuplier, prévoyez les coûts éventuels d’élagage. Par ailleurs, si vous avez prévu de vous concocter un coin potager, assurez-vous que la terre ne soit pas dure comme du béton ! Rassurez-vous, sur ce point, rien d’irréversible, avec de la patience, quelques astuces et pas mal d’huile de coude, on peut faire des miracles
Quelques conseils
19. Prenez un maximum de photos
Durant la visite, prenez un maximum de photos, des vues d’ensemble et des zooms sur la chaudière, le tableau électrique, les prises électriques, les chauffages, les fenêtres, les velux, etc. Ces précieux clichés vous aideront à prendre votre décision de faire ou non une offre à l’issue de votre 1ère visite ou bien elles vous aideront à préparer une contre-visite.
20. Venez avec un mètre pour prendre quelques mesures
Le mètre, un instrument bien utile pour vérifier qu’un meuble un peu encombrant (piano, horloge, buffet, etc.) trouvera bien sa place dans la maison si jamais vous faites une offre.
Typiquement, si vous devez caser la vieille horloge de mamie qui mesure 2m30 de haut alors que le plafond du salon est à 2m25, ça va coincer…