Le cancer, un obstacle insurmontable pour un prêt immobilier ? Plus maintenant !
Si vous pensez qu’avoir eu un cancer signifie la fin de vos rêves immobiliers, détrompez-vous. Pendant des années, les banques ont fermé leurs portes aux anciens malades ou leur ont imposé des conditions impossibles à tenir. Aujourd’hui, le vent tourne. Grâce à l’évolution des lois et des mentalités, les emprunteurs touchés par un cancer ont des solutions. Plus de discrimination systématique, plus de contrats hors de prix. Il existe des droits, des recours et des stratégies pour obtenir un prêt immobilier, et on va tout vous expliquer.
Vous avez un projet d’achat ? Une résidence principale, un investissement locatif, une maison de vacances ? Ce n’est pas une pathologie qui va décider pour vous. Oui, c’est possible d’obtenir un prêt, mais il faut savoir comment s’y prendre.
1. Emprunter après un cancer : pourquoi c’est (encore) compliqué
Disons-le franchement : si vous avez eu un cancer, obtenir un prêt immobilier peut être un parcours semé d’embûches. Pourquoi ? Parce que les banques, et surtout les assurances emprunteur, voient encore la maladie comme un facteur de risque majeur. Résultat : soit elles refusent purement et simplement de vous assurer, soit elles appliquent des surprimes astronomiques, qui peuvent faire exploser le coût du crédit.
Là où un emprunteur « standard » obtient une assurance de prêt à 0,30 % du montant emprunté, une personne ayant eu un cancer peut voir ce taux grimper à 1 %, 2 % voire plus. Parfois, certaines garanties (comme la couverture en cas d’invalidité) sont tout simplement exclues.
Le problème vient du questionnaire médical. Ce document, exigé par la majorité des assureurs, détaille vos antécédents médicaux et leur évolution. Si vous cochez la case « cancer », attendez-vous à un examen approfondi de votre dossier, avec demande de comptes-rendus médicaux et analyses détaillées. Mais ce n’est pas une fatalité. Il existe aujourd’hui des solutions pour contourner ces blocages et obtenir un prêt à des conditions normales.
2. Droit à l’oubli et AERAS : des armes puissantes pour emprunter après un cancer
Si vous avez terminé vos traitements et que votre cancer est en rémission, vous avez peut-être droit à un prêt immobilier sans surprime ni exclusion. Comment ? Grâce au droit à l’oubli et à la convention AERAS.
Le droit à l’oubli est une avancée majeure. Il vous permet, sous certaines conditions, de ne plus déclarer votre cancer aux assureurs. Avant, il fallait attendre 10 ans après la fin des traitements. Aujourd’hui, ce délai est réduit à 5 ans pour la plupart des cancers. Cela signifie que si votre maladie est guérie depuis plus de 5 ans, vous pouvez souscrire une assurance emprunteur comme n’importe quel autre emprunteur, sans surcharge de coût ni restriction.
La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) oblige les banques et assurances à étudier les dossiers des personnes présentant un risque de santé élevé.
Trois niveaux d’analyse sont mis en place :
- Analyse classique : si votre profil correspond aux critères standards, vous obtenez une assurance sans condition.
- Analyse approfondie : si un problème médical est détecté, l’assureur réévalue votre dossier et peut proposer une assurance avec une surprime ou des exclusions.
- Garantie spécifique AERAS : si les niveaux 1 et 2 ne suffisent pas, une commission spécifique se réunit pour étudier votre dossier et proposer des solutions adaptées.
Grâce à ces dispositifs, des milliers d’anciens malades ont pu obtenir un prêt immobilier à des conditions normales. Mais encore faut-il savoir les activer et défendre son dossier.
3. Comment maximiser ses chances d’obtenir un prêt avec un cancer ?
Vous voulez mettre toutes les chances de votre côté ? Voici les étapes clés pour décrocher un prêt immobilier, même après un cancer.
// Bien choisir sa banque et son assurance
Toutes les banques ne réagissent pas de la même façon face aux emprunteurs ayant un problème de santé. Certaines sont plus ouvertes et appliquent mieux les dispositifs comme AERAS. Faites jouer la concurrence, contactez plusieurs établissements et privilégiez ceux qui ont l’habitude de traiter des profils avec antécédents médicaux.
Côté assurance, ne vous contentez pas de l’offre proposée par votre banque. Grâce à la délégation d’assurance, vous pouvez choisir un assureur externe qui applique des critères plus souples et propose de meilleures garanties. Certaines compagnies sont spécialisées dans les assurances pour personnes présentant un risque aggravé de santé.
// Attendre le bon moment
Si vous êtes en plein traitement ou en phase de surveillance rapprochée, il peut être judicieux d’attendre quelques mois ou années avant d’emprunter. Plus le temps passe, plus votre dossier sera facile à défendre auprès des banques et assureurs.
Par exemple, si vous êtes à 4 ans de rémission, attendre une année supplémentaire pour bénéficier du droit à l’oubli peut vous éviter de lourdes surprimes.
// Préparer un dossier en béton
Un bon dossier peut faire toute la différence. Les banques aiment les emprunteurs rassurants. Pour compenser un éventuel refus lié à votre passé médical, soignez ces éléments :
- Un apport personnel conséquent (idéalement 20 % du montant du bien).
- Un CDI ou des revenus stables et solides.
- Un taux d’endettement faible (moins de 35 % de vos revenus).
- Une épargne de précaution suffisante pour couvrir plusieurs mois de remboursement.
Plus votre dossier est solide, plus les banques seront enclines à accepter votre prêt.
Conclusion : Oui, vous pouvez emprunter, et voici comment !
Obtenir un prêt immobilier après un cancer n’est plus un rêve inaccessible. Les mentalités évoluent, les lois aussi, et les anciens malades ne sont plus systématiquement exclus des financements. Grâce au droit à l’oubli, à la convention AERAS et à la concurrence entre assureurs, il est possible d’emprunter dans des conditions bien plus favorables qu’auparavant.
Oui, le parcours peut être plus exigeant. Oui, certaines banques et assurances traînent encore des préjugés. Mais avec une bonne préparation, un dossier solide et une approche stratégique, vous avez toutes les cartes en main pour obtenir votre prêt immobilier. N’hésitez pas à comparer les offres, à vous faire accompagner par un courtier ou à consulter des associations spécialisées dans l’accès au crédit des personnes ayant eu des problèmes de santé.
Votre passé médical ne doit pas définir votre futur immobilier. Si votre projet d’achat est mûrement réfléchi et que vous prenez le temps de bien négocier, vous pouvez obtenir un financement sans subir de conditions injustes. Alors, foncez : la maison ou l’appartement de vos rêves vous attend, et il serait dommage de le laisser filer juste parce qu’une assurance vous met des bâtons dans les roues. Soyez acteur de votre projet, et imposez votre droit à emprunter.