Introduction
Lorsqu’on parle de capacité d’emprunt, les banques prennent en compte plusieurs critères financiers comme les revenus, les charges fixes et le taux d’endettement. Mais qu’en est-il des animaux de compagnie ? Chiens, chats, NAC (nouveaux animaux de compagnie) ou même chevaux, ces compagnons font partie intégrante de la vie de nombreux foyers. Toutefois, ils représentent aussi une charge financière non négligeable.
Si posséder un animal ne figure pas officiellement parmi les critères d’analyse des banques, les dépenses liées à son entretien peuvent influencer votre reste à vivre, un élément clé dans le calcul de votre capacité d’endettement. Nourriture, frais vétérinaires, assurances et équipements sont autant de coûts qui s’accumulent et peuvent peser sur votre budget mensuel. Dès lors, comment les banques perçoivent-elles ces dépenses ? Posséder un ou plusieurs animaux peut-il réellement affecter votre accès au crédit immobilier ?
Dans cet article, nous analyserons l’impact des animaux de compagnie sur votre capacité d’emprunt, la manière dont les banques évaluent ces charges et les stratégies à adopter pour optimiser votre dossier en tant que propriétaire d’animaux.
1. Comment les banques évaluent-elles votre capacité d’emprunt ?
Avant d’examiner l’impact des animaux sur votre crédit immobilier, il est essentiel de comprendre comment les banques évaluent votre capacité d’endettement. Lors d’une demande de prêt, elles prennent en compte plusieurs éléments clés.
1.1. Le calcul du taux d’endettement
Le taux d’endettement représente la part des revenus mensuels consacrée au remboursement des crédits. En France, il est généralement limité à 35 % des revenus nets, selon les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF).
Le calcul est simple :
Taux d’endettement (%) = (Total des charges fixes / Revenus nets mensuels) × 100
Les charges fixes incluent :
- Les mensualités de crédits en cours (immobilier, auto, consommation).
- Les pensions alimentaires versées.
- D’autres engagements financiers récurrents.
Les revenus nets comprennent :
- Les salaires et primes régulières.
- Les pensions alimentaires reçues.
- Les revenus locatifs (pris en compte généralement à 70 %).
Si après calcul, votre taux d’endettement dépasse 35 %, les banques considéreront que votre marge de manœuvre financière est trop limitée, ce qui peut compromettre l’acceptation de votre dossier.
1.2. Le reste à vivre : un critère décisif
Le reste à vivre correspond à la somme qu’il vous reste après avoir payé vos charges fixes. Plus il est élevé, plus la banque sera confiante dans votre capacité à assumer vos dépenses quotidiennes et imprévues.
Contrairement au taux d’endettement, il n’existe pas de seuil unique pour le reste à vivre, car chaque banque applique ses propres critères. Cependant, un ménage avec des charges élevées et un reste à vivre faible sera considéré comme plus vulnérable financièrement, ce qui peut impacter l’acceptation du prêt.
2. Posséder un animal : une charge prise en compte par les banques ?
Les animaux de compagnie ne figurent pas officiellement parmi les critères de calcul des banques. Contrairement aux enfants ou aux personnes à charge, ils ne sont pas intégrés dans un barème fixe. Cependant, les dépenses qu’ils engendrent peuvent indirectement peser sur votre dossier si elles réduisent votre capacité d’épargne ou augmentent vos charges mensuelles.
2.1. Le coût annuel moyen d’un animal de compagnie
Un animal représente un engagement financier sur plusieurs années. Le coût varie en fonction de l’espèce, de la taille et des besoins spécifiques de l’animal.
Type d'animal |
Frais annuels estimés (nourriture, vétérinaire, assurance, équipement) |
Chien (petite race) |
800 à 1 500 € |
Chien (grande race) |
1 200 à 2 500 € |
Chat |
600 à 1 200 € |
NAC (lapin, furet, reptile...) |
300 à 800 € |
Cheval |
3 000 à 8 000 € |
Un emprunteur avec plusieurs animaux pourrait être perçu comme ayant un budget plus contraint et donc plus exposé à des difficultés financières en cas d’imprévu. Certains banquiers peuvent poser des questions indirectes sur la gestion de ces charges, notamment en analysant vos relevés bancaires pour identifier des dépenses régulières liées aux soins ou à l’alimentation des animaux.
3. Stratégies pour optimiser son dossier de prêt en ayant des animaux à charge
Si vous possédez un ou plusieurs animaux, il est possible d’anticiper l’impact financier de cette situation sur votre capacité d’emprunt et de mettre en place des stratégies pour rassurer votre banque.
3.1. Éviter les découverts et bien gérer son budget
Les banques scrutent vos relevés bancaires des trois à six derniers mois. Assurez-vous d’avoir une gestion rigoureuse, sans découvert, et de montrer une capacité d’épargne régulière, même en assumant les frais liés à vos animaux.
3.2. Valoriser vos revenus complémentaires
Si vos charges liées aux animaux sont conséquentes, augmenter vos revenus peut améliorer votre profil emprunteur. Cela peut inclure :
- Des revenus locatifs (colocation, location saisonnière).
- Un complément de revenu via une activité secondaire.
- La mise en avant d’une prime annuelle pour compenser certaines dépenses.
3.3. Réduire vos charges fixes avant la demande de prêt
Si vous avez plusieurs abonnements ou crédits en cours, envisager un remboursement anticipé ou une renégociation de vos dettes peut vous permettre d’alléger vos charges et d’améliorer votre taux d’endettement.
3.4. Présenter une épargne de précaution solide
Une épargne de précaution bien constituée peut rassurer la banque sur votre capacité à gérer vos dépenses, y compris celles liées à vos animaux. Un compte épargne avec l’équivalent de six mois de charges courantes peut jouer en votre faveur.
Conclusion
Posséder un animal de compagnie ne constitue pas un frein direct à l’obtention d’un prêt immobilier, mais les charges qu’il engendre peuvent influencer votre reste à vivre et votre taux d’endettement. Les banques ne comptabilisent pas officiellement les animaux à charge, mais elles scrutent vos dépenses et votre capacité à gérer votre budget.
Pour optimiser votre dossier, il est crucial d’adopter une gestion financière rigoureuse, d’éviter les découverts, et de valoriser vos revenus et votre épargne. En anticipant ces éléments, vous pourrez rassurer votre banque et obtenir un crédit immobilier sans que vos compagnons à quatre pattes ne deviennent un obstacle.